dysphorie-de-sexuation

dysphorie-de-sexuation

Traduire en français le DSM-5 ?

Note sur ma traduction du DSM-5:

En français, le terme sexe est utilisé couramment pour désigner à la fois le sexe administratif -masculin/féminin- , le sexe corporel de naissance, le sexe biologique et anatomique, et d'autre part, la question: 'gender?' en anglais appelle la réponse 'male/female', soit l'équivalent de la réponse 'masculin/féminin' à la question: 'sexe?' .

 

La précaution de langage utilisé aux USA est donc en français tout à fait infondée, d'autant que le terme 'genre' en français a été sorti de son contexte psychanalytique pour être galvaudé par des théories sociologiques ou 'féministes' du 'genre social' et du 'rôle de genre' dans la société et la volonté de le désintégrer.

Il est d'ailleurs précisé dans le texte américain qu'il n'est pas question d'envisager le terme gender dans le cadre d'une théorie constructiviste.

Il est possible de traduire 'gender dysphoria' par 'dysphorie de sexe' , mais de fait on se retrouve avec un dilemme, comme en anglais, avec le sens équivoque de ce terme.

 

Le terme 'dysphorie de sexuation' permet de placer la dysphorie sur le thème de l'ingongruité entre le sexe vécu, expérimenté intimement (le sexe du cerveau si l'origine est biologique) et le sexe des gonades. La sexuation est dysphorique entre le sexe vécu et la sexuation des gonades.

 

Le terme 'gender est traduit comme 'genre' à chaque fois qu'il exprime un 'genre intermédiaire' commun chez les personnes intersexuées, du fait qu'elles ne peuvent se situer ni dans le cadre d'un sexe masculin, ni d'un sexe féminin. Le terme 'gender identity' est parfois traduit en français psychanalytique par 'identité sexuelle' et non pas par 'identité de genre', s'agissant des jeunes enfants, car cette identité première n'est pas sensible, par la suite, aux modifications apportées par le développement d'une identité sociale, dite 'identité de genre', voire 'rôle de genre'. S'agissant du noyau de cette identité sexuelle, qui est le sentiment indestructible d'appartenir à un sexe pour la plupart des personnes, il est plus marquant et précis d'utiliser le terme 'identité sexuée', qui n'est donc pas un concept nouveau.

 

L'emploi du terme 'dysphorie de sexuation' peut paraître un emploi restrictif de 'dysphorie de genre', mais cela n'est pas le cas, car 'dysphorie de sexuation' exprime bien la 'forte incongruité' entre sexe vécu et sexe assigné, décrite dans ce manuel comme le noyau de cette symptomatologie dysphorique.

 

Il s'agit donc bien d'une dysphorie entre le sexe vécu par le cerveau et le sexe gonadique assigné à la naissance: Il s'agit bien d'une question de sexuation, et non pas de genre. La présence de facteurs biologiques probables, dont certains ont été mis en évidence depuis un certain nombre d'années, et dont certains ont été prouvés très récemment, vient encore renforcer cette idée de sexuation dysphorique par rapport aux gonades.

 

Cette traduction est une traduction engagée dans le sens où elle désaccouple la notion de genre social, totalement hors de propos concernant la dysphorie, et évite les amalgames actuels, en 2014, en France, et ailleurs, qui sont diffusés pour des raisons qui sont étrangères à la médecine et qui doivent le rester.

 

La dysphorie de sexuation est un diagnostique médical, une particularité de naissance, et non pas un choix sociétal.

L'enjeu est évident pour éviter la discrimination de ces enfants handicapés par la confusion encore courante avec l'homosexualité, et les troubles du genre social ou les choix éducatifs constructivistes menant au transgendérisme, à la mode chez certains féministes, dans les médias, et jusqu'au monde politique. 

 



05/04/2014
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